Comment vernir un tableau au pinceau ?

Difficile, angoissant, l'étape du vernis ! Alors là on vous montre comment vernir un tableau avec un pinceau plat.


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Difficile, angoissant, l'étape du vernis ! Alors là on vous montre comment vernir un tableau avec un pinceau plat.

 

On va parler aujourd’hui de la manière de vernir un tableau au pinceau avec du vernis liquide et un spalter. Vous allez voir que cette technique nous fait autant peur que de vernir un tableau avec une bombe même si c’est toujours le même principe.  Comme on a fini notre toile, que ce soit à l’acrylique, à l’huile ou quelle que soit la méthode utilisée, on doit maintenant la protéger de plusieurs agressions extérieures mais aussi marquer définitivement sa fin. Il y a un peu de fresques là-dessus donc tous les efforts qu’on a mis dans la réalisation de cette œuvre risquent de partir en fumée si on rate le vernissage. Ne vous inquiétez pas car ce n’est pas si compliqué que ça. Il y a juste deux ou trois règles à respecter. On va passer à la démonstration mais avant, on va regarder rapidement en détails les principes. On va essayer d’expliquer les éléments essentiels aux impatients et aux impatientes.

 

Pourquoi vernir une toile ?

Dans tous les cas, l’étape du vernissage est très importante. C’est cette matière qui va protéger le tableau des UV, du soleil, des impuretés, de la pollution et de la perte de coloration des pigments avec le temps. Le vernis protège donc durablement une toile.

 

On a besoin de préserver une toile accrochée à un mur, offerte en cadeau ou placée dans une galerie d’art avec du vernis. En plus, ce produit a un effet non négligeable puisqu’il permet de supprimer les embus c'est-à-dire la différence de matité qui existe dans un même tableau, que ce soit à l’acrylique ou à l’huile. En fonction des pigments et des caractéristiques techniques utilisés, on peut constater une absorption ou pas de la résine brillante. Entre les différentes couleurs, il est possible que l’aspect de certains endroits soit mat et celui d’autres zones soit satiné ou brillant. Bref, on a besoin d’uniformiser l’ensemble et le vernis sert évidemment à cette opération. C’est très important pour avoir un bon résultat final. Ca va donner de l’allure et de la « pêche » aux teintes.

 

Le matériel nécessaire pour vernir un tableau avec un pinceau

Quel matériau et quel vernis on doit utiliser ? Premièrement, on va sélectionner notre vernis. On ne parle pas des marques ici car ce n’est pas le sujet. On va plutôt expliquer les gestes. Deux choix s’offrent à nous : soient des vernis à l’eau pour l’acrylique, soient des vernis pour l’acrylique ou pour l’huile à base de solvant. L’achat va dépendre de notre affinité ou de ce qu’on a envie d’avoir comme résultat. On peut également distinguer les vernis qui ont des finitions mates de ceux qui sont satinés ou brillants. C’est encore une fois une question de goût ou de volonté délibérée d’afficher un bon rendu final sur une partie ou sur l’ensemble de notre tableau.

 

Ensuite, on va maintenant parler du pinceau. On ne doit pas utiliser une brosse classique ronde mais plutôt des spalters, c'est-à-dire des pinceaux plats étroits et larges qui vont nous permettre d’avoir une application plus uniforme. Cette recommandation est très importante. Les brosses rondes sont à proscrire. Il en est de même pour les pinceaux plats assez courts. Avec des différents gestes à accomplir, on risque de faire des marques donc il faut les laisser tomber. Les pinceaux trop épais sont également à éviter parce qu’ils vont s’imbiber de vernis et prendre beaucoup trop pour l’application nécessaire. En conclusion, on doit privilégier les spalters plats comme ceux-là, plus étroits et fins.

 

Est-ce qu’on prend du soie de porc ou du synthétique ? Dans les spalters dits « hauts de gamme » comme ceux qu’on vous présente là, celui-ci est en soie de porc, vous savez le beau blanc, donc assez nerveux. Celui-là est en polyamide très doux. Il est évident qu’on ne doit pas vernir avec le premier spalter. Il est surtout utile pour travailler notre technique picturale et à faire des effets. C’est un pinceau vraiment bien foutu mais qui va laisser des traces. Son usage va causer des rainures et des stries dans le vernis donc il faut l’éviter. On doit utiliser uniquement du spalter en polyamide souple avec des poils synthétiques de couleur jaune orangé. La couleur claire signifie qu’on est en face d’un pinceau doux. Si les poils sont de couleur sombre, ça veut dire qu’il est nerveux et qu’on ne doit pas l’utiliser pour étaler le vernis.

 

Ce qu’on a là est un spalter « haut de gamme » qui est une très belle facture. On a aussi du matériel en entrée de gamme, beaucoup de spalters en polyamide doux de la même matière. On doit prévoir une pince à épiler. Elle va nous permettre de retirer quelques poils qui éventuellement se déposeraient sur la toile pendant l’opération de vernissage surtout avec des spalters d’entrée de gamme.

 

Les spalters en plastique japonais sont à bannir. Comme celui-ci n’est pas mal, on le retient pour le travail. C’est un spalter doux en polyamide assez fin qui permet de prendre peu de vernis mais suffisamment pour l’étaler en couche mince. On va après faire quelques zones pour montrer les gestes à accomplir.

 

La démonstration sur le vernissage au pinceau

Maintenant comment on fait ? On a dit qu’on a le choix entre pas mal de marques de vernis et différentes sortes de techniques. Mais notre sujet du jour consiste à trouver la meilleure manière de poser le vernis avec un pinceau.

 

Alors que ce soit pour une toile à l’acrylique ou à l’huile, les principes sont un peu les mêmes. On va travailler avec des vernis en passant par plusieurs couches. Il ne faut pas espérer que le premier passage donne le résultat final. Si c’est le cas, ça veut dire qu’on a posé une espèce de paquet de miel sur notre toile et que nous allons détruire sa finesse, son raffinement et ses éventuelles aspérités. En outre, nous allons créer des coulures et des effets qui seront préjudiciables au tableau. Le vernissage doit donc se dérouler en plusieurs étapes, ça c’est sûr et il faut se mettre ça dans notre tête. On dépose deux ou trois couches fines de vernis avant d’obtenir le résultat final. La première ne devra pas se voir, c’est très important.

 

On va maintenant passer au vernissage à proprement parler. Donc on va prendre un spalter souple et du vernis. On vous conseille toujours d’utiliser le produit non pas directement dans la bouteille bien sûr mais de le verser dans un récipient sinon vous allez le souiller d’une manière ou d’une autre. C’est important de garder la propreté du vernis.

 

Il faut aérer la pièce tout en faisant attention aux coups de vent et aux poussières. On doit systématiquement ouvrir les fenêtres même si on utilise du vernis à l’eau car il y a toujours des émanations qui se dégagent du produit. Ensuite, on le passe au spalter en couche fine sans insister, comme on le fait là en croisant de temps à autre. On voit que les couleurs se ravivent tout de suite. Il ne faut pas persévérer plus que ça et ne pas surajouter de couche.

 

Lorsqu’on est en face d’un modèle avec de l’épaisseur comme celui-ci, il faut faire très attention. Il ne doit pas y avoir de la rétention de vernis dans les petites aspérités. Il faut y revenir et veillez à supprimer tous les surplus avant le séchage car une fois sec, les excès ne seront plus réductibles et on va avoir des effets disgracieux.

 

Toujours en brossant et en croisant, on passe notre couche de vernis avec un spalter fin. De cette manière, il n’y a pas de traces. On doit bien vérifier que notre pinceau ne laisse pas de poils et si tel est le cas, on vient les enlever avec une pince à épiler. Il faut bien repasser sur les aspérités.

 

On laisse sécher et on a fini pour la partie visuelle. On vérifie quand même que le vernis est passé partout. Même s’il y a une différence en séchant, ce n’est pas grave. La partie visible va surement disparaitre parce qu’elle va être absorbée. On recommencera avec une autre couche plus tard.

 

Voilà, c’était tout simple. En résumé, on doit passer plusieurs couches fines, bien aérer, utiliser un spalter souple, vérifier bien à ce qu’il n’y ait pas de rétention de vernis et croiser de temps en temps. Avec un peu de patience et de doigté, on arrive à de bons résultats sans catastrophe. On respire un bon coup et tout va bien se passer. Merci beaucoup pour vos encouragements, vos questions et toutes vos échanges car ça nous fait progresser. A bientôt.

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