Comment réaliser un dessin à partir de modèle vivant ?

Marie Dubois réalise devant la caméra trois exercices classiques de séance de modèle vivant. Elle se débrouille très bien aussi bien pour les croquis très rapides de quelques minutes que pour les dessins un peu plus long d’une heure.


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Marie Dubois réalise devant la caméra trois exercices classiques de séance de modèle vivant. Elle se débrouille très bien aussi bien pour les croquis très rapides de quelques minutes que pour les dessins un peu plus long d’une heure.

 

Les raisons de faire de la vidéo sur la séance de modèle vivant

On fait une vidéo la dessus parce qu’on connait plein de clients qui n’osent pas se lancer mais qui aimeraient bien essayer. Avec un modèle vivant, le dessin ou l’esquisse a quelque chose de plus qu’une photo. Quand on reproduit ou quand on fait un croquis d’après un sujet réel devant soi, ça a l’air un peu inaccessible. En matière d’organisation, ça peut être beaucoup plus compliqué car il faut déjà avoir un modèle et ce n’est pas toujours évident d’en trouver. Souvent, c’est collectif car on doit trouver un cours où des gens se regroupent pour payer un modèle vivant, ça a aussi un coût.

 

L’intérêt est aussi qu’on dessine quelqu’un de vivant et donc on peut travailler en interaction avec lui pour choisir une pose. Et quand on est plusieurs, chacun va dessiner un angle de vue différent. Donc à partir de la même pose, on aura des esquisses très diversifiées suivant la vision de chaque dessinateur. Le professeur n’impose pas les angles de vue aux participants. Le modèle prend la pose choisie ensemble suivant la durée de la séance. Il ne va pas prendre la même position pour une esquisse de quelques minutes ou pour un dessin qui va durer une heure ou une heure et demi. Si le délai est court, il peut adopter des poses plus difficiles à tenir. Il faut faire attention à ce que le modèle ne souffre pas puisque c’est un métier très physique. On a l’impression qu’il ne fait rien mais en réalité, c’est extrêmement fatiguant. En discutant avec lui, on peut faire jaillir plusieurs idées : faire une pose debout, couchée, assise, etc. et savoir si c’est tenable aussi longtemps. Ensuite, chacun se place autour pour la séance et choisit l’angle de vue qu’il souhaite.

 

Voilà pour la théorie. Le matériel est super simple. En fait, le modèle vivant est un sujet. Après, on peut tout faire à partir de ça. D’une part, on peut réaliser des copies extrêmement rapides avec un morceau de bambou trempé dans de l’encre de chine, avec un fusain, avec un crayon, à l’aquarelle, à la peinture à l’huile, etc. Et d’autre part, on peut faire quelques peintures qui vaudraient quelques heures de pose. Bref, on peut tout envisager. Aujourd’hui pour la démonstration, on va plutôt utiliser un fusain, c’est ce qu’on a promis à l’équipe. Comme d’habitude, on va faire des petites séquences pour voir travailler l’artiste Marie et voir le modèle Damien en œuvre.

 

La démonstration

Donc là, le modèle s’imagine qu’il a un arc. Marie aime bien raconter des histoires quand elle est à l’œuvre et cherche toujours le côté dynamique de la pose. Là, on a en fait une grande diagonale qui part de la tête jusqu’au pied et dans l’autre sens, le tracé part du coude jusqu’à la main. C’est là-dessus qu’on va venir construire notre esquisse. C’est assez difficile voire même impossible de dessiner en parlant mais on va relever le défi. Par contre, on n’a pas du tout chronométré.

 

Notre artiste Marie aime bien dessiner au gros. Elle aime garder sa dynamique. Ce qui est important dans le modèle vivant c’est la position des pieds sur la pose qui n’est pas pour le moment dans notre champ de vision. Ici, ce n’est pas très important mais ça joue énormément en raccourci. On va d’ailleurs en faire un après à titre d’exemple. Ici, son bras est en raccourci c'est-à-dire qu’il est en fait vu de face. Donc on a sa main qui est là, son coude qui est ici et l’avant-bras entre les deux et on le voit comme ça carrément.

 

Bien sûr, l’esquisse comme ça se corrige sans problème, ça se reprend. Il arrive que le professeur intervienne sur les dessins des élèves. Ici par exemple, les jambes sont trop courtes donc on va les rallonger. L’avantage du fusain est qu’on peut l’effacer facilement. Comme la séance est chronométrée normalement, on fixe à l’avance sa durée afin que le modèle puisse savoir combien de temps il va devoir poser. Ca permet également aux élèves de démarrer un dessin en sachant la durée dont il dispose pour le faire. C’est important car on n’envisage pas une esquisse de la même manière si on a trois minutes, dix minutes, une demi-heure ou carrément une heure devant nous. On fait parfois un dessin extrêmement rapide en une ou deux minutes donc il faut aller immédiatement à l’essentiel.

 

Pour un artiste, l’essentiel c’est le mouvement c'est-à-dire qu’il doit bien saisir le diagonal dans les deux sens. Les proportions doivent également être respectées. Après, on travaille la lumière quand on a le temps. Dans notre démonstration, c’est vraiment très rapide. Comme vous le voyez, on travaille au gros pour éviter d’aller trop dans les détails. Ici, on va reprendre la petite épaule là et puis on va libérer Damien.

 

Pour la deuxième esquisse, on va travailler à l’aquarelle. On peut peindre directement avec de l’encre de chine donc on commence avec un ton un peu bistre. C’est le genre de croquis qui peut se rater très facilement donc là, on travaille plus par contour et par lumière, contrairement à tout à l’heure. Pareil, c’est un croquis très rapide donc on travaille directement les valeurs. Par rapport à une photo, la lumière s’accroche vraiment sur le corps. Si l’image est en 2D, le modèle qui est devant nous et qu’on va interpréter est en 3D. Là, c’est vrai que Marie était assise et elle est la seule à dessiner donc Damien s’est mis dans une position qui était bien pour elle. Mais sinon, on peut choisir notre angle de vue et ça sur la photo, c’est impossible une fois qu’elle est faite. Ici, on va remettre un petit peu de dessin. On va retravailler la lumière avec du blanc aquarelle blush. Ca fait un peu fort mais en séchant, la peinture va s’atténuer. Le résultat est magique sur le papier kraft même si c’est un petit peu violent.

 

On part maintenant sur une autre séquence où le modèle prend cette pose. Ce que Marie va nous montrer, c’est un exercice qui aide à se lâcher un peu. C’est une pratique qu’il faut faire de temps en temps car elle permet aux participants d’oublier un peu toutes les contraintes liées au modèle vivant. On leur demande de faire un dessin généralement en deux minutes au stylo ou au feutre d’un seul trait c'est-à-dire qu’ils démarrent le dessin et ne lèveront pas le crayon tant qu’ils n’auront pas terminé. C’est un peu déroutant mais le résultat est quelquefois tout à fait imprévisible. Forcément, on n’a pas le droit de lever notre crayon donc forcément ça donne des choses imparfaites mais ça détend. Cette pratique enlève également les complexes parce qu’on se dit raté pour rater de toute façon. C’est beaucoup plus difficile bien sûr de respecter les proportions et puis quand on est arrivé au menton, on va faire le pied et il faut réfléchir un petit peu comment on va y arriver. Là, on est embêté car on voudrait faire les oreilles mais on ne peut plus. Cet exercice détend puisque même si la contrainte est tellement forte, on ne se sent pas jugé par le résultat. On se dit qu’on avance car de toute façon, le dessin sera moche alors on y va, on se lâche. C’est important de parler de cette pratique et surtout de la montrer dans cette vidéo.

 

Merci à Marie et à Damien. Pour une fois, on finit la vidéo en trio. Le modèle est un métier fascinant et singulier. Il est très intéressant mais on ne le rencontre pas partout. Une vraie technique se cache derrière. Lorsqu’il fait des poses particulières, le corps doit tenir le coup. Les tensions sont là même si le public pense que le modèle ne fait rien. Il est parfois difficile de les gérer surtout lorsqu’il travaille dans la durée mais comme Damien le dit, c’est un métier et c’est également un échange avec l’artiste. Ils ont vraiment cette impression de partager quelque chose de fort, l’excellent résultat le prouve d’ailleurs. Notre modèle a essayé de dessiner mais comme il le dit, c’est une catastrophe donc il préfère rester de l’autre côté. Bravo à Marie car le résultat est atteint même si on n’a pas travaillé dans des conditions normales à cause de la caméra.

 

Durée de la Vidéo 17mn28

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