Peinture Gouache

La gouache est très populaire, notamment auprès des jeunes artistes. Néanmoins, il serait dommage de ne la cantonner qu’à l’apprentissage des arts plastiques ou aux petits formats car elle se prête volontiers à la réalisation d’œuvres beaucoup plus complexes. C’est une peinture simple à utiliser et qui ne manque pas de potentiel.

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Peinture Gouache

La gouache, c’est pour les enfants, non ?

A l’instar de la peinture acrylique, la gouache fait partie de la famille des temperas, ou détrempes, autrement dit des peintures qui se diluent dans l’eau. Elle se compose d’un liant, généralement de la gomme arabique, et de pigments insolubles. Son rendu est velouté et sa couvrance est modulable en fonction de sa dilution. 

Elle tire son nom de l’italien guazzo, lui-même dérivé du latin aquatio qui signifie littéralement « où l’on trouve de l’eau ». Les éléments qui entrent dans sa composition étaient déjà très répandus dans l’Antiquité. Son ancêtre, la détrempe à la gomme, était utilisée en Égypte, en Grèce et en Mésopotamie. Le moine Théophile en fournit une recette au XIIème siècle dans son « Essai sur les arts divers » et elle fût particulièrement appréciée tout au long du Moyen-âge par les enlumineurs et les illustrateurs. 

L’imprimerie, l’introduction de la peinture à l’huile et la mise au point du procédé de gravure sur bois mettront un frein à son utilisation. Les grands peintres de la Renaissance, dont Leonard de Vinci, ne l’utiliseront plus que pour les esquisses ou les appoints. Plus tard Gustave Moreau, Pablo Picasso, et Georges Braque s’y essaieront à leur tour, mais c’est en 1953 avec Henri Matisse et son chef-d'œuvre abstrait « La gerbe » que la gouache fera son retour dans le paysage artistique.

Une peinture bourrée de qualités

Si la gouache est si populaire, c’est avant tout parce qu’elle présente un certain nombre de qualités appréciées par les artistes de tout niveau. Elle est simple à utiliser, sèche rapidement et se dilue facilement. Elle est économique car elle ne se perd jamais : il est possible de récupérer une gouache sèche en y ajoutant simplement de l’eau. De la même façon, impossible de perdre un mélange sec sur une palette oubliée à l’air libre.

Les couleurs sont intenses, modulables et se mélangent à l’infini. Elles permettent de réaliser tout type de sujet et de rendre fidèlement toutes les ambiances. Les outils se nettoient en quelques minutes et les taches sur les vêtements ou le mobilier disparaissent d’un coup d’éponge ou de couteau. En outre, la gouache est très répandue et il est facile de trouver des produits de qualité à des prix très intéressants. Enfin, c’est une peinture qui offre une bonne résistance aux ultra-violets et aux outrages du temps.

Comment réaliser une œuvre à la gouache ?

La gouache s’utilise avec la plupart des outils classiques. Les couteaux permettent de réaliser empâtements et textures. Les pinceaux, selon leur finesse ou leur longueur, se prêtent aisément aux tracés ou aux détails (elle est idéale par exemple, pour la bande dessinée). Il suffit d’utiliser une brosse pour obtenir un effet frottis et les pinceaux ronds facilitent les fondus et les dégradés. Mais la gouache se prête également volontiers à l’utilisation d’accessoires plus originaux : mini-rouleaux adaptés aux grandes surfaces, brosses à dents pour obtenir des mouchetis, ou éponges pour créer des motifs aléatoires.

Elle est couramment utilisée en lavis lorsqu’elle est très diluée et offre au contraire une opacité parfaite lorsqu’elle est appliquée dès la sortie du tube (cette dernière technique étant à réserver aux détails afin d’éviter les craquelures). Tout est fonction de la quantité d’eau ajoutée. Celle-ci permet à l'artiste de maîtriser la transparence, mais aussi le temps de séchage de la peinture. Attention, la gouache est hydrophile, et la prudence s’impose lors de la manipulation de l’eau à proximité de l’œuvre en cours de réalisation. Si par mégarde des gouttes d’eau venaient à tomber sur votre travail, placez-le à l’horizontale et laissez-le sécher. Il est préférable d’absorber l’excédent d’eau au plus vite au moyen d’un mouchoir en papier avant de procéder aux corrections.

Quels supports utiliser pour peindre avec de la gouache ?

Historiquement, papyrus, étoffes tendues et parchemins constituaient les supports privilégiés des détrempes à la gomme. De nos jours, c’est le papier qui est le plus répandu. Les papiers à grain sont recommandés pour les œuvres texturées comportant des empâtements, tandis que les grains fins ou les papiers satinés sont à réserver aux réalisations plus fines et détaillées. Le grammage doit idéalement se situer entre 185 et 300 g/m². En dessous, le support risque de gondoler sous l’action de l’humidité, au-delà, il risque de devenir cassant avec le temps. Enfin, il faut veiller à utiliser un papier au PH neutre, c’est-à-dire fabriqué sans acide, garant d’une meilleure conservation des pigments, et donc de la longévité des couleurs.

La gouache n’offre aucune limite à l’imagination de l’artiste car en réalité, elle s’applique sur tout type de support pourvu qu’il soit poreux ou absorbant : bois, ardoise, toile, plâtre etc. Il est possible d’ajuster la capacité d’absorption du support en appliquant un enduit ou un apprêt. Bien qu’il s’agisse d’une peinture réservée traditionnellement aux réalisations de petite taille, en réalité, celle-ci importe peu. Selon la technique et les outils utilisés, la gouache peut parfaitement convenir pour réaliser des œuvres plus ambitieuses et plus grandioses.

Comment bien conserver les œuvres réalisées à la gouache ?

Les gouaches sont réputées pour leur résistance aux agressions courantes : soleil, variations de température, pollution etc. Néanmoins, elles craignent l’humidité. Une fois achevées, le peintre prendra soin de les conserver au sec et à plat (dans un carton à dessin) ou encadrées sous verre et si possible dans un local tempéré, idéalement entre 18 à 20°.

Les vernis de finition spécialement adaptés à la gouache offrent une bonne solution de protection. Les résines qu’ils contiennent préservent les œuvres des chocs, des rayures et des variations d’hygrométrie en plus de leur apporter un fini laqué et brillant. Ils empêchent les poussières de s’accrocher aux reliefs et offrent en outre une barrière efficace contre les UV. Ainsi protégées, vos créations se laisseront admirer pendant de longues années.